Géologie
C’est par l’Ardenne que débute l’histoire de la terre ferme de notre pays et on peu dire que la province de Liège (massif de Stavelot) comprend les plus importants vestiges visibles
du premier sol qui émergea de la mer. Ceci explique la présence quasi-permanente, dans le pays d’Aywaille, de groupes d’étudiants en géologie venant même de pays étrangers.
Parmi les grandes vallées ardennaises, celle de l’Amblève est l'une de celles qui offrent le plus d’attraits variés
pour le tourisme et la villégiature. C’est aussi l'une des régions de notre pays qui présente le plus d’intérêt aux points de vue scientifique, hydrologique, géologique, géographique, botanique,
forestier, archéologique, etc …
( sic Edmond Rahir dans « Réserves Naturelles à sauvegarder en Belgique – 1931 »).
Le site du Ninglinspo se trouve dans une région de la vallée de l’Amblève qui ne contient pas de terrain calcaire, contrairement à celle de Remouchamps avec sa célèbre grotte et ses nombreux chantoirs qui alimentent sa rivière souterraine. Cette grotte fut habitée par l’homme vers la fin de la dernière époque glacière, il y a environ 10.000 ans.
Les roches qui constituent le site du Ninglinspo sont principalement des quartzites, des phyllades et des schistes.
Le ruisseau du Ninglinspo, jadis nommé Doulneux, présente depuis sa source jusqu’à son confluent avec l’Amblève une pente proche de 7,5%, ce qui le classe dans la catégorie des torrents. Il prend naissance au lieu-dit « la Fourchette », à la rencontre du ruisseau des « Blanches Pierres » et celui du « Hornay ». Ceux-ci trouvent leur source fangeuse près de « Vert Buisson » et dans le « Bois de la Porallée » à plus de 400 m d’altitude. Le Ninglinspo se fraie un chemin entre de gros blocs de quartzite et reçoit sur son parcours les eaux de plusieurs petits ruisseaux dont les plus importants (visibles), sont le « Rau de Noirheid », le « Rau de la Chaudière » aussi appelé « Rau des Grandes-Fanges » et le « Rau du Vieux Chera ».
Hornay (du wallon horeler=forer): canal d'écoulement des eaux. Ce ruisseau formant le Ninglinspo est en effet canalisé à hauteur du hameau de Vertbuisson, un plan incliné permettait aux habitants d'accéder à son eau.
Extrait du livre de M. André ANDRIES "Lettre de noblesse des habitants de Vertbuisson".
Vous trouverez plus de détails dans la rubrique "Historique", paragraphe "Le Douleux patronyme du Ninglinspo".
Edmond Rahir a baptisé son parcours le «Vallon des Chaudières » en raison de la présence de dépressions, ou cavités en forme de cuve, nommées aussi « Marmites » où, spécialement lors de crues, l’eau tourbillonnante parait être en ébullition …
Ces cuves, chaudières ou encore marmites, se sont formées au cours du temps par l’action mécanique des eaux qui détachent et entrainent de leur trajet supérieur des quartzites en cailloux, c'est-à-dire des fractions de roches extrêmement dures; celles-ci, projetées par un mouvement giratoire, érodent les roches de phyllade et de schiste moins dures présentes dans le lit du ruisseau et ainsi creusent lentement ces excavations.
En voici une illustration extraite d'un de ses ouvrages.
Extrait du guide « Vallée de l’Amblève – Promenades Pédestres – Par Buissonnier – Edition 1923 ».
On donne le nom de « Chaudières » à des excavations plus ou moins profondes creusées par l’action des eaux sur des roches tendres, spécialement ici (dans la partie inférieure) sur des schistes rouges fins (Gedinnien) et dans la partie supérieure de la vallée, sur des phyllades noirs (Salmien) ou gris (Révinien). Leur aspect est très différent suivant la direction, la force, les matériaux transportés, les courants qui leur donnent naissance. A l’origine, un tourbillon créé par un approfondissement accidentel et localisé d’un point immergé engendre une cavité conique puis hémisphérique, à moins que des bancs plus durs n’obligent le courant à creuser des chenaux ou des fonds de barques de forme les plus variées. Ces phénomènes sont des plus rares parmi les multiples aspects de l’érosion des roches par les eaux. Nous conseillons fortement leur visite au géologue autant qu’au simple curieux.
Un exemple probant de ce phénomène naturel peut être admiré à partir du « Bain des Naïades » jusqu'à la passerelle P6.
Sur une distance de 90 m, avec un dénivelé de 11 m, un chapelet de cuves de toutes formes sont disposées en gradins parmi lesquelles se trouvent le bain «d' Hermès » et plusieurs toboggans.
Le plan de cette section a été établi par Ed. Rahir qui la qualifie d'une toute grande beauté. On y voit en pointillé le tracé de la promenade et la passerelle P5 qui doit être rétablie prochainement pour admirer le remarquable "Bain des Naïades" sous son plus bel angle.
Le Trésor de la Chaudière
En début de promenade, après la passerelle P2, on atteint par le sentier en corniche le site de la « Chaudière » où, en période de crue, se mêlent bruyamment les eaux des ruisseaux des Grandes Fanges et celles du Ninglinspo, tombant presque verticalement de roches schisteuses d’une forte coloration rouge.
En période sèche, il est possible d’approcher, par le ruisseau, l’endroit des deux chutes et d’y découvrir, un peu décentrée, une étonnante cuve creusée en cône de forme légèrement hélicoidale d’environ 50 cm de diamètre et de profondeur.
Sa position en dehors des chutes est le résultat du démantèlement de la partie d’aval de la chaudière qui a créé une ouverture par où s’échappent les eaux et qui, au cours du temps, s’est transformée en une très large brèche.
Lors de deux balades estivales en famille, nous l’avons curée avec l’espoir d’y trouver des pépites d’or car selon la rumeur, certains ruisseaux se déversant dans l’Amblève auraient fait la fortune d'aventuriers. Mais « bernique » pour les pépites, nous n’y avons trouvé, avec surprise quand même, que deux petites pièces « rouges » de 2 et de 5 cents. Comment étaient-elles arrivées là ???
Photos de saison
La Chaudière le 23 août 2020 - Le Ninglinspo est presque à sec.
Le 20 janvier 2017 par -6 °c
Le 27 janvier 2017, redoux, +3 °c
Le 5 février 2017, il n'y a plus de gel ni de neige.
Le 19 juin 2017, il fait très chaud et il y a très peu d'eau.